Les chevaux sont comme nous ! Ils sont très réceptifs aux situations stressantes. Le moindre changement dans leur environnement peut engendrer du stress et avoir des conséquences directes sur leur santé physique, psychique, psychologique et émotionnelle.
Pour y faire face et éventuellement préparer votre cheval, il est utile d’en comprendre les mécanismes. C’est ce que je vous propose dans cet article.
Le stress, comment ça fonctionne ?
Définition du stress chez les chevaux et les humains
Tout d’abord, le stress est la capacité d’adaptation de l’organisme face à des facteurs environnants agressifs. Tout facteur de type physique, psychologique, psychique, ou émotionnel peut être considéré comme agressif et donc déclencheur du stress.
La mécanique du stress chez les chevaux
Une fois déclenché, le stress engendre des déséquilibres immédiats dans le fonctionnement et le métabolisme de l’organisme d’un cheval ou d’un humain. Ces déséquilibres entraînent alors à leur tour un Syndrome Général d’Adaptation (SGA). C’est une réaction en cascade.
Le SGA a quant à lui pour but de rétablir l’équilibre de base du métabolisme. Il implique différents systèmes, notamment endocrinien, nerveux et immunitaire.
Il faut comprendre que le concept d’adaptation va de pair avec celui d‘adaptogène. On dira d’un adaptogène qu’il doit interagir avec le mécanisme d’adaptation du SGA, en soutenant le cheval face aux facteurs stressants, en renforçant les 3 systèmes mis en jeu.
Les 3 phases d'adaptation au stress chez les chevaux
La réaction au stress se traduit par 3 phases successives :
- premièrement la phase d’alerte : face à une situation stressante, l’organisme mobilise ses ressources. Il y a donc libération de médiateurs chimiques, une augmentation du rythme cardiaque, de la vigilance, des capacités intellectuelles et physique. L’organisme est alors en hyper-vigilance.
- Ensuite la phase de résistance : en cas d’agression extérieure qui se prolongerait dans le temps, les défenses de l’organisme sont augmentées face à l’agent stressant. En revanche, comme cette phase nécessite pour l’organisme une mobilisation importante de ses ressources, il sera moins résistant vis-à-vis d’autres facteurs agressifs. Ainsi, l’immunité diminue progressivement.
- Enfin, la phase de décompensation ou d’épuisement : si la phase de résistance se fait trop longue, ou simplement après disparition du facteur stressant, les capacités d’adaptation diminuent jusqu’à épuisement total des ressources. Ce sont notamment les glandes surrénales (qui produisent le cortisol) qui deviennent défaillantes. C’est alors le système limbique (siège des émotions et du comportement), qui prend l’ascendant. De plus, puisque le système immunitaire est affaibli, il n’est pas rare de développer en parallèle de petites maladies passagères, ou de voir ressurgir de vieilles douleurs.
(c) Marion Le Coguiec, Herboriste, Paysanne herboriste, Accompagnement en phytothérapie.
Le rôle de la phytothérapie et des plantes adaptogènes
Qu'est-ce-qu'une plante adaptogène ?
Une plante est dite adaptogène si elle soutient à la fois le système endocrinien, le système nerveux et le système immunitaire. C’est notamment dû à l’action des aux saponosides triterpéniques. Ces derniers ont la particularité de se rapprocher des hormones stéroïdiennes dans leur structure, qui interviendront sur le système endocrinien et immunitaire.
Les effets des plantes adaptogènes sur le stress chez les chevaux
Lors de l’emploi d’un adaptogène, on pourra s’attendre à différents effets physiologiques positifs sur le cheval, comme :
- une augmentation des performances cérébrales
- une augmentation des performances et de résistance à l’effort
- une diminution des réactions émotionnelles
- et enfin une augmentation de l’immunité.
Un adaptogène devra donc atténuer les effets néfastes du stress en rendant les 3 phases du stress moins abruptes.
Par conséquent, cela se traduira par une phase d’alerte moins intense et par une phase de résistance plus courte. Ainsi, la phase de décompensation s’amorcera plus rapidement et sera moins brutale. Finalement, notre cheval retrouvera un niveau d’équilibre physiologique plus rapidement !
(c) Marion Le Coguiec, Herboriste, Paysanne herboriste, Accompagnement en phytothérapie.
Où trouver des plantes adaptogènes pour les chevaux ?
On trouve ces adaptogènes sous plusieurs formes galéniques :
- sous forme de plante sèche
- sous forme de teinture mère
- en gemmothérapie (qui agit directement sur la production de cortisol par les glandes surrénales)
Il faudra adapter la forme galénique en fonction du sujet, des attentes et du contexte.
Parmis les adaptogènes on retrouve entre autres :
- le ginseng (Panax ginseng), très onéreux mais très efficace en plante sèche
- l’éleuthérocoque (Eleutherococcus senticosus) en teinture mère
- la rhodiole (Rhodiola rosea) en teinture mère
- le cassis (Ribes nigrum) en gemmothérapie
- le chêne (Quercus robur) en gemmothérapie
Vous l’aurez compris, les plantes adaptogènes peuvent accompagner au quotidien votre cheval dans la gestion de son stress et de ses émotions. Elles peuvent également être administrées en amont d’un événement en prévention d’une forte mobilisation physique, émotionnelle et intellectuelle, sans que cela ne s’apparente à du dopage 🙂
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Cet article a été écrit par Marion Le Coguiec.
Herboriste, Paysanne herboriste, Accompagnatrice en phytothérapie, elle co-anime notre formation en Gestion des pâtures & phyto-aromathérapie avec Angélique Descarpentry.
En savoir plus sur son activité sur sa page Facebook Equi’planti.